top of page

Les mains dans la terre, la tête dans les nuages…


Les mains dans la terre, la tête dans les nuages, je suis en train de sarcler aux Ateliers à la terre, mon jardin de Québec. Je connais à peine les noms de celles et ceux que je retrouve régulièrement ici pour travailler au jardin, pourtant, je me sens bien avec eux. Le jardinage est une activité méditative. Ici, pas besoin de parler.

Le principe des Ateliers à la terre est simple : pour 6h de travail, tu as droit de repartir avec un panier. Le jardin existe depuis 25 ans et fonctionne avec des salariés, dont Carl, le jardinier en chef, une vraie bible en jardinage, mais qui m’avouait humblement "j’apprends tous les jours" parce que, bien sûr en jardinage, on est toujours sujet aux caprices de la nature et de la météo…

Autre défi d’un jardin collectif : impliquer le monde seulement sur le temps d’une saison. Bien qu’assidue l’été, j’avoue n’avoir jamais été aux réunions de planification en mars, parce que, ma fois, c’est dur de se motiver quand tu es encore en hibernation… Et puis bien sûr le fait d’avoir un jardinier en chef ne nous rendait pas très proactifs.

Mais comme c’était précieux! La plupart du temps, j’avais l’impression de ne pas apprendre grand-chose, voire de ne pas servir à grand-chose quand le gros du travail résidait en du sarclage et en cueillette. Et pourtant, aujourd’hui étudiante en horticulture (j’ai eu la piqure!), je me rends compte à quel point le sarclage est précieux!

Je me rends compte de toutes les notions que j’ai apprises en regardant Carl travailler (de même que Rémy, Guillaume, et j’en oublie…) : la chaux, le compost, le fumier de cheval, le lavage des outils, un atelier bien tenu, des ruches pour la pollinisation, la rotation, du sarazin pour occuper le sol, un tas de compost et de mauvaises herbes séparés…

Et aussi nos plantes chouchous : la monarde, la mélisse dont nous faisions des tisanes après la journée de jardinage, les feuilles de framboisier dont Carl nous disait qu’elles avaient des propriétés abortives, les fleurs de calendula (souci) avec lesquelles le comité herboristerie faisait des crèmes…

Vous pourrez aller voir les photos sur le site ou le facebook du jardin mais laissez-moi vous le décrire, comme un avant-goût de ce qu’on pourrait faire aux jardins Mistouk : à l’entrée, une maison de bois, avec des imperméables et de bottes pour ceux qui n’en auraient pas, la feuille des présences, des jouets pour les enfants, une cuisine et une grande table pour manger ensemble, des déshydrateurs pour l’herboristerie et à l’étage le bureau de l’équipe.

Ensuite une toilette chimique, la toilette sèche ayant été retirée en raison de plaintes du voisinage… Gageons qu’on n’aurait pas le problème à Mistouk, avec un voisinage plus éloigné. Puis, le chemin qui monte vers le jardin. À gauche, un beau boisé : je ne sais si le jardin répondait aux critères de permaculture, mais assurément la nature y avait ses droits.

À l’entrée du jardin, des herbes aromatiques, fleurs et plantes médicinales. Puis le jardin potager, et au fond, à gauche, les ruches. Derrière tout ça, l’autoroute, oui, malheureusement, mais on était tellement bien ici, que vite le bruit des autos se transformait en bruit d’océan…

On, je pourrais vous en parler pendant des heures et déjà j’ai envie de vous raconter cet autre jardin collectif en France : les jardins de Beauregard… que j’ai eu la chance de voir naître mais dont le terrain a malheureusement été réquisitionné pour des projets immobiliers.

_______________________________________________

Elsa moulin demeure à Alma. Elle étudie présentement en horticulture et est une membre enthousiaste de Jardins Mistouk.


129 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page