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Des tomates fraîches tout l'hiver


La tomate est une Solanaceae, la même famille que la pomme de terre, l'aubergine et le piment, et qui origine des Andes Péruviennes. Les Incas connaissaient la tomate à l'état sauvage, mais elle était surtout cultivée par les Aztèques qui l'appelaient "tomatl".

Elle fut découverte et ramenée en Europe, par les conquistadores Espagnols en 1519, et cultivée dès 1530 au sud de l'Espagne, puis, au gré des échanges commerciaux, au Portugal, en l'Italie, et jusque dans le sud de la France.

Cependant, elle est restée longtemps redoutée par sa ressemblance avec la mandragore de sinistre réputation, aux effets psychotropes, connus depuis l'antiquité. Au XVI siècle, elle servit de plante ornementale jusqu'à la révolution Française, soit plus de deux siècles après sa découverte.

Il fallut attendre 1731 pour qu'elle soit reconnue officiellement "comestible" par le botaniste écossais Philippe MILLER. C’est en 1790 qu’elle arriva à Paris et c'est également à cette époque-là qu'elle partit à la conquête du Nouveau Monde grâce aux colons français et européens malheureusement précédée par sa mauvaise réputation, mais bientôt rattrapée par ses qualités gastronomiques.

Aujourd’hui, elle est le deuxième légume, après la pomme de terre, le plus consommé au monde. Même si les variétés hybrides commerciales sont cultivées en nombre relativement restreint, on en retrouve une multitude de variétés de formes, de couleurs et de tailles. De même, l’acidité et le goût peuvent aussi varier de manière notable.

Au potager, la tomate est un incontournable. Si on ne dispose que d’un petit espace sur un balcon, ce sera généralement pour une tomate. Il est difficile de surpasser le goût d’une tomate fraîchement cueillie sur le plant. Mais, lorsque vous avez plusieurs plants, vous obtenez une importante proportion des fruits sur une courte période et lorsque les gels arrivent, ils faut tout ramasser et transformer. Importante question existentielle: comment prolonger la saison?

Lorsque j’étais jeune, je me souviens qu’à l’automne ma mère faisait de grandes marmites de ketchup avec les tomates vertes, mais elle prenait d’abord soin de mettre de coté les plus grosses et les plus belles tomates qu’elle emballait dans du papier journal et qu’elle empilait dans une boîte de carton qu’elle remisait dans un coin frais du sous sol. Chaque semaine elle les inspectait et celles qui commençaient à rougir venaient terminer leur mûrissement sur la tablette de la fenêtre de la cuisine. De cette manière, elle en avait jusqu’à Noël.

Mais, figurez-vous qu’il est aussi possible, sous nos climats, de manger des tomates du jardin jusqu’à la fin de l’hiver. Il s’agit de choisir une variété dite de « conservation ». En effet, une mutation apparue naturellement il y a plusieurs centaines d’années induirait un mûrissement bien plus lent des fruits. Ce gène, appelé Alcobaca, permettrait de conserver ces tomates jusqu’à 5 mois. Pour ma part, j’en ai gardé jusqu’à la mi-février, mais une amie en a déjà conservé fraîches jusqu’en juin!

En zone 3, vous démarrez vos plants en même temps que les autres variétés, environ à la mi-mars. En climats plus tempérés, il est préférable de les partir un peu plus tard pour que les fruits n’aient pas le temps de mûrir avant l’automne. Consommés tôt, les fruits sont plus acides mais ils perdent ce surplus d’acidité avec le temps. Récoltez les fruits avant le gel automnal. Ne conservez que les fruits parfaits, ceux qui n’ont aucune blessure -ils pourriraient en entreposage- et essuyez-les avec un linge humide. Pour les meilleurs résultats, il faut les placer sans qu’elles ne se touchent, à la noirceur et à une température de plus ou moins 10˚ avec une humidité relative d’environ 70% pour que les fruits ne se dessèchent pas ni que l’humidité ne se condense sur leur peau.

À tous les 8 à 10 jours, vérifiez les fruits pour retirer rapidement ceux qui auraient tendance à pourrir et choisissez-en quelques-uns, ceux qui ont commencé à mûrir et qui vous parlent le plus. Placez-les sur le comptoir de cuisine bien en vue et à la chaleur où ils termineront leur mûrissement et développeront complètement leurs arômes et leurs goûts.

Il faut chercher un peu, mais on peut quant même trouver facilement ces semences. Pour ma part, j’ai choisi la variété Longkeeper disponible chez Semences Solana. Mais méfiez-vous. La photo de leur site montre des tomates bien rouge alors qu’en fait elles sont jaune (avec un peu d’orangé) et rouge à l’intérieur comme le montrent mes photos. Cette même entreprise offre aussi les variétés Giallo a Grappoli et Grappoli di Invierno.

On peut aussi retrouver la Garden Peach chez Cottage Gardener et Burpee Seeds offre la Burpee’s Long-keeper. En fouillant un peu vous en trouverez certainement d’autres, mais il y a fort à parier que la plupart d’entre elles proviennent de la même origine.


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